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Les yeux jaunes des crocodiles

Face au pacte tacite visant à ne pas dénaturer l’œuvre du best-seller de Katherine Pancol, c’est droit dans Les yeux jaunes des crocodiles que la réalisatrice belge Cécile Telerman jure fidélité à ces lecteurs.

Un public conquis au fil des pages des livres de Katherine Pancol, romancière avide d’histoires de femmes, et peu disposé à céder cette trilogie (Les yeux jaunes des crocodiles, La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi) à des mains peu expérimentées. Le choix de Cécile Telerman, réalisatrice méconnue du grand public qui signe ici son troisième film, a pourtant suffi à rassurer la romancière. Sa facilité à se démener de foisonnants jeux de cartes (Tout pour plaire, Quelque chose à te dire) aura eu raison des doutes.

C’est alors une première pour l’univers multiple et choral de Katherine Pancol, dont l’entrée au cinéma garde son gage inexorablement familial avec la présence même de sa fille, Charlotte de Champfleury, en co-scénariste du film. Et si l’imaginaire de chacun n’est ni quantifiable ni retraçable, Les yeux jaunes des crocodiles s’assure de coller au mieux un squelette déjà bien solide. Misant sur l’universalité du récit pour attiser une tendresse nouvelle, un attachement singulier au devant des mots.

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Les yeux jaunes des crocodiles retrace et expose sans pudeur le quotidien de deux soeurs, Joséphine (Julie Depardieu) et Iris (Emmanuelle Béart), que tout oppose, avec son lot de joies et de peines. Une famille presque comme les autres, s’apprivoisant au fil du temps et que l’écriture va rapprocher. Un roman commandé à Iris et que Joséphine va écrire en secret, un mensonge parmi d’autres et deux femmes qui s’évertuent à construire leurs avenirs.

Une adaptation d’une fidélité engageante dont la complicité évolutive du duo de frangines séduit. Une distribution souvent honnête, parfois maligne, et des connexions complexes dont Cécile Telerman a su se défaire avec affection. Des histoires familiales mais avant tout une tranche de vie dédiée aux femmes, dont les angoisses se révèlent moins futiles que réelles. Une transposition cinéma validée par Katherine Pancol et une suite qui ne saurait tarder puisque le producteur du film possède d’ores et déjà les droits de la trilogie.

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