Premier film d’Audrey Dana, l’actrice protégée de Claude Lelouch, Sous les jupes des filles étale un casting clinquant et s’invite en territoire d’habitude bien gardé, dans l’intimité cyclique de la femme soi-disant moderne.
Regrettant la faible présence de films féminins dans les salles obscures et prônant vouloir faire « un film de femmes pour les femmes », Audrey Dana s’élance sans filet dans la gueule du loup. Et si son impressionnante palette d’actrices (onze au total avec la réalisatrice) réussit indéniablement à attiser la sympathie, Sous les jupes des filles n’est véritablement d’aucune cause et se garde bien d’être un tant soit peu féministe.
Un regret quant on sait l’importance d’ouvrir voire d’agrémenter le débat, et les clichés récurrents dont jouit à contrecœur encore aujourd’hui l’image de la femme. Des clichés que l’apprentie cinéaste Audrey Dana tente maladroitement de gommer en en créant de nouveaux. Une drôle de technique décevante pour un film choral dont les maigres convictions s’effacent en moins de temps qu’il n’en faut aux préceptes douteux empruntés à la presse féminine pour se propager.
Tout y passe, de la carriériste esseulée (Vanessa Paradis), à la mère de famille déboussolée (Géraldine Nakache), de la femme trompée (Marina Hands) à la maîtresse naïve (Audrey Dana), de l’angoissée du couple (Audrey Fleurot) à la peureuse chronophage (Laetitia Casta), de la lesbienne libérée (Alice Taglioni) à la pré-ménauposée (Isabelle Adjani) ou encore à celle qui découvre son plaisir avec un Superman (Julie Ferrier)… La comédie s’incruste sous toutes les jupes volantes, entre-mêlant ces tranches de vies avec panache.
Davantage un film de copines névrosées, dont les soirées vide-dressing ont remplacé les veillées en pyjamas, qu’un film sur la femme émancipée dites moderne, Sous les jupes des filles trouve corps dans une belle liberté de parole. Film en dessous de la ceinture proclamé, Sous les jupes des filles possède certes sa propre vision de la féminité mais entend bien déblatérer sans retenue autour des questions phares de la sexualité. Aguicheuse, cette comédie se déploie sans pudeur à travers une avalanche d’attributs féminins, jouant les dominatrices et réglant ses comptes avec les hommes. Revancharde et défouloir, cette comédie reste légère et apporte 28 jours plus tard, ni zombies ni grande nouveauté, mais une jolie part au rire et à la déconne.