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The Grand Budapest Hotel

Pour son huitième film, Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, Moonrise Kingdom, A bord du Darjeeling Limited…) s’accapare notre temps pour servir son enquête et élucider cette bulle de vie rocambolesque façon Tintin et Milou pour grands enfants.

Avec ce film, Wes Anderson annonce une couleur déjà bien connue et engagée dans ces derniers films, mais poussée ici à son paroxysme. Dans l’univers pourtant très chic d’un palace, le réalisateur dévoile avec minutie son petit spectacle de marionnettes et sa scène en carton pâte. Roi du paradoxe et sans jamais songer à changer de cap, Wes Anderson pousse alors les portes de ce haut lieu avec des bagages remplis de jouets.

Prix du jury à Berlin, The Grand Budapest Hotel emprunte et étoffe ses acquis, signant un aboutissement espéré par ses aficionados dans la plus pure tradition de son cinéma. Ce grand passionné, déploie ainsi avec grâce toutes ses manies de mise en scène, soignant chaque cadre, chaque décor et costume, rendant au pastel toutes ses nuances et contrant la désuétude des choses. Son style si particulier n’est pas prêt de s’envoler et son obsession du détail non plus.

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Millimétré, The Grand Budapest Hotel a été entièrement story-boardé, que ce soit pour ces scènes en prise de vues réelle ou celles en animation. Wes Anderson revendique un contrôle absolu, ne laissant à cet amusant théâtre aucune place à l’improvisation. Une chorégraphie entièrement synchronisée et répliquant sans relâche, distançant ses mouvements du réel et coffrant chacun de ses gags.

C’est dans une Europe centrale d’entre-deux-guerres, que le film retrace les folles aventures de Gustave (Ralph Fiennes), concierge d’un célèbre hôtel et de son garçon d’étage. Une histoire d’héritage et de tableau volé, un monde imaginaire où règnent les références historiques et littéraires (textes de Stefan Zweig), une chasse au trésor burlesque, trépidante et souvent déboussolante. Le tout en assurant le standing de son palace avec un véritable gratin d’acteurs.

Une succession d’intrigues à l’énergie débordante ne laissant pas beaucoup de place à l’émotion. Un étendard surréaliste et ambitieux mais jamais vraiment touchant. The Grand Budapest Hotel pousse l’artifice à son apogée et bombarde sans retenue un spectateur déjà noyé sous les annonces. Un film gigogne, au travail d’orfèvre assumant pleinement références et cartooneries. D’une beauté évidente, cette avalanche publicitaire au compte de Wes Anderson se déguste volontiers mais aurait toutefois tendance à nous laisser avec les extrémités gelées.

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