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Zero Theorem

Avec Zero Theorem, le brillant et singulier réalisateur Terry Gilliam (L’armée des 12 singes, Las Vegas Parano) revient presque 30 ans après le culte Brazil délivrer à nouveau sa curieuse vision du monde.

On hésite entre penser que Terry Gilliam est hyper-clairvoyant ou visionnaire mais dans les deux cas, le cinéaste parvient à éponger le temps avec audace. S’épanchant librement autour du sens réel de la vie, le créatif aux projets souvent maudits (Don Quichotte, le décès d’Heath Ledger sur L’Imaginarium du Docteur Parnassus) s’engage avec cynisme dans une voie sans filet.

Sans infliger quoi que ce soit, Terry Gilliam questionne sur l’environnement et les croyances qui font le monde d’aujourd’hui. Volontairement futuriste, Zero Theorem bien que dépeignant un univers fictif, dresse le bilan de notre société actuelle en se servant de l’espace temps pour en exagérer les traits. Une réflexion habile, fruit du travail entre le réalisateur et le scénario original de l’universitaire Pat Rushin, gageant de ne ressembler en rien aux sorties cinéma récentes qu’il taquine (surtout celles des super-héros).

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Dans une oppressante ville de Londres, Qohen Leth (Christoph Waltz), un crack de l’informatique asocial, buche comme un forcené sur le décryptage d’un théorème censé donner ou non un sens à la vie. Dans ses formules, le génie pour le moins paranoïaque se perd à attendre un coup de fil salvateur. Entre attente et quête vaine, nombreuses seront les distractions (Mélanie Thierry) et les portes de sorties manquées par ce chercheur aveuglé.

L’ex membre un poil punk des Monty Pythons saura ravir avec Zero Theorem les aficionados de son cinéma exubérant et plaintif. Une complainte redondante et synonyme dans une société futuriste totalitaire où Terry Gilliam s’amuse du chaos finalement orchestré par ses règles absurdes. Et dans ce tourbillon de machines, de savoir et d’informations, se déconnecter et vivre l’instant présent se distinguent comme seules échappatoires. Ne reste plus qu’à cesser d’imaginer un après, une destinée, un sens caché ou une utilité divine à notre existence pour consommer ce bonheur sans lendemain.

Également à ne pas manquer dans ce film, la présence anecdotique du roi Matt Damon et les folles élucubrations de Tilda Swinton.

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