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Jamais le premier soir, de Mélissa Drigeard

Pas vraiment encore en phase avec elle-même, ni avec son époque, cette comédie romantique censée débuter l’année laisse pour le moins perplexe. Sous ses airs faussement hilares et satiriques, Jamais le premier soir n’a de véritablement décomplexé que son aptitude à jaser pour ne rien dire.

Comédie légère, si l’on peut dire, sur la quête ultime d’un idéal infligé par une société emplie de règles absurdes, Jamais le premier soir prend le tout au pied de la lettre. Un portrait grossier d’une époque instaurée comme ingrate et où rien ne semble aller en faveur de ce trio de jeunes actives célibataires. Des drôles de dames à l’énergie peu convaincante tant la caricature est grossière, des jolis minois exposés en vitrine tels des trophées suffisants pour brader le reste avec excès.

Si les meilleures blagues du films n’étaient pas déjà dans la bande-annonce, Jamais le premier soir pourrait prétendre à divertir. Mais le dosage n’est pas vraiment subtil et là où parfois la vanne est belle, la retombée est telle qu’il ne s’agit que de la face visible de l’iceberg. Ainsi la partie immergée, celle qu’il reste à découvrir hors trailer, dispense sans grande surprise sa bouillie protocolaire.

Julie (Alexandra Lamy), blondinette experte en minauderies, s’est fait larguer par coursier sans rien voir venir et se retrouve tout naturellement au bout de sa vie. Sans se questionner une seule seconde sur sa propre bêtise, elle décide d’essuyer ses larmes de crocodile en suivant les conseils d’un gourou en épanouissement personnel. Coachant sa vie à outrance, Julie qui ne sait toujours pas qui elle est, va tout de même reprendre le chemin du flirt. C’est sur cette route, où les embûches ne seront à nouveau que les fruits de sa crétinerie, qu’elle finira enfin par ouvrir les yeux sur celui qui l’attendait.

Jamais le premier soir ne déroge pas à la règle avec son précepte jouant les saintes nitouches et se dévoile une rom-com au fond bien trop convenu. Un trio féminin désabusé pour un film à la bienséance dégoulinante et une vision effarante de la femme, jugée à la hâte sans grande conversation, très peu maligne et ne sachant s’affirmer qu’en empruntant les goûts des autres. Une indépendance bien trop mesurée pour ce qui se veut une rencontre moderne et une moquerie des pourvoyeurs de bonheur. Une escroquerie ringarde et impersonnelle à l’image de ses personnages, puisant ses quelques forces dans la simple copie, sans jamais arriver toutefois à sauver les meubles avec l’usuelle dose d’empathie proscrite par ses modèles.

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