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Un week-end à Paris

Le temps d’un week-end parisien, le quotidien d’un couple de sexagénaires anglais s’emplit de questions et d’aventures. Une parenthèse au coeur d’un amour éteint mais toujours bavard, loin des passions ordinaires dont le cinéma se fait trop souvent témoin.

Une escapade sans artifice où seuls les dialogues comptent, rendant aux chamailleries et autres désaccords leurs justes places dans une relation établie. Venu fêter ses trente ans de mariage, ce couple de londoniens catégorie senior débarque Gare du Nord avec des reproches plein les valises. Une lassitude émergente du temps passé ensemble, un carrefour émotionnel entre deux âges où l’un comme l’autre refuse de se laisser croupir.

Une comédie sympathique signée d’un maître d’oeuvre du romantisme, le réalisateur Roger Michell (Morning Glory, Coup de foudre à Nothing Hill…), et comptant à son casting d’imposants acteurs (Jim Broadbent, Lindsay Duncan et Jeff Goldblum). Simplement exécuté, le film dispose de peu de temps pour séduire sans étouffer, presque autant que ses protagonistes au bout du rouleau.

Un week-end à Paris révèle le besoin quasi-libérateur pour ce couple, qui se pose décidément beaucoup trop de questions, de vivre pleinement. Celui ressenti à l’aube de ce qui sera leur dernière jeunesse, une phase ingrate dont ces deux névrosés feront épreuve ensemble. Des liens froissés mais toujours présents unissent cet attachant duo, un couple piqué au vif empruntant avec nostalgie les sentiers de leur première lune de miel et comprenant sagement l’antidote miraculeuse : les principes salvateurs de l’illusion.

C’est sans surprise que l’on retrouve brièvement un Paris un poil trop carte postale et bourgeois, celui même que les touristes affectionnent tant et aiment à trouver romantique. Un récit intimiste soufflant le chaud et le froid à sa guise, mené de front par un duo à la force tranquille, deux comédiens chevronnés pour un hommage éclair à la nouvelle vague. Un week-end à Paris se révèle à la fois cruel et optimiste, avouant sans détour qu’on ne peut véritablement s’aimer sans se haïr de temps à autre et que finalement, ce n’est pas si grave.

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