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Babysitting

Si l’on pensait la comédie française endormie, il n’en est rien. Bien en forme, elle veille soigneusement à regagner en popularité en restant sur le qui-vive et piquer les bonnes idées des derniers succès venus.

Babysitting fait fort en réitérant le concept de s’ennuyer comme lors d’une soirée de babysitting. Un triste constat qu’on aimerait plus clément tant la sympathie de cette joyeuse troupe et l’énergie déployée sur ce film sont autant d’atouts précieux. Une valeur ajoutée qui n’a pourtant su combler pleinement les maladresses et le trop plein de triche de ce film.

S’inspirer est une chose mais copier naïvement en est une autre et Babysitting aurait certainement mérité un chef de file peut-être un peu moins suiveur. Co-réalisé par Nicolas Benamou (Morning Live, Les Kaïra) et Philippe Lacheau, meneur plus connu comme Fifi de « La bande à Fifi », soit un pur produit télé aujourd’hui recentré vers le cinéma.

Un Philippe Lacheau qui entend bien bouger les meubles et dépoussiérer l’humour à la française mais dont la démarche s’avorte aussitôt est-elle engagée dans la pale copie des Projet X, Very Bad Trip, C’est la fin ou autre épisode de Jackass. Une imitation certes très bon élève mais exempte de véritables idées et d’innovation.

Sur le principe plutôt bien digéré du found footage (la caméra retrouvée, à noter qu’il s’agit de la première comédie française à l’utiliser) notre bande de copains s’apprête à vivre la pire soirée, ou la meilleure selon l’heure, de leur vie. Engagé malgré lui le jour de son anniversaire pour garder le fils de son patron (Gérard Jugnot), Franck (Philippe Lacheau) voit ses potes débarquer à l’improviste et couper court à son babysitting pour lui faire sa fête. S’en suit une longue nuit de débauche après laquelle plus rien ne sera clair pas même leurs souvenirs, ni la villa très bling-bling de son boss.

Un appel à la déconne convainquant par intermittence, où le rire n’est que trop peu présent face à la sueur déployée par son casting de choc (Alice David, Julien Arruti, Tarek Boudali, Vincent Desagnat…). Babysitting, prix du jury et du public au festival de l’Alpe d’Huez, se révèle bien moins prometteur que les précédents primés, Radiostars ou Tout ce qui brille pour exemple. Le film pêche par son manque évident d’identité, délivrant avec un indéniable enthousiasme une mixture bien trop inspirée. Alors si le résultat reste mitigé, la démarche est plaisante, cette génération connectée et sans scrupule s’engage vers l’avenir mais l’insolente relève ne maîtrise pas encore tout à fait l’art du balai.

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