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Joe

David Gordon Green nous donne rendez-vous dans le sud rugueux des États-Unis, où l’alcool coule à flot et les coups partent trop tôt.

Drame souterrain d’une Amérique rurale aux bottes embourbées, Joe se positionne comme un reflet crasseux, une oreille tendue vers la sauvagerie ordinaire. Adapté d’un roman du défunt écrivain Larry Brown, Joe abat durement les cartes d’une vérité sociale et d’une violence quotidienne.

C’est dans la chaleur étouffante d’une petite ville du Texas, où seul le travail compte et la survie se joue des petites mains, que nous conduit Joe. Une terre délabrée et partagée, comptant ses crimes sans offrir véritablement de porte de sortie. Un paysage brut et destructeur profitant de sa noirceur pour créer l’ultime rencontre, celle de Joe (Nicolas Cage) et de Gary (Tye Sheridan), une amitié aussi salutaire qu’inespérée.

Ex-taulard bagarreur, Joe (Nicolas Cage) enchaine les whisky-clopes presque autant qu’il attire les problèmes. Dirigeant le jour une équipe de bûcheron, Joe va faire la rencontre de Gary (Tye Sheridan), un gamin motivé à se faire de l’argent. Leur relation va vite dépasser le cadre du travail lorsque Joe découvre que Gary souffre des coups et de l’alcoolisme de son père. Trouvant en Gary le moyen de se racheter, Joe va alors se jeter à nouveau dans la gueule du loup.

Film coup de poing, Joe profite d’un traitement aussi sobre que ne le seront jamais ses personnages. Une rusticité en phase avec la rudesse d’un quotidien rongé par différents poisons. Joe explore les bas-fonds d’un sud délaissé où finit par émerger l’espoir dans une ultime mais possible rédemption. Un rôle presque sur-mesure pour Nicolas Cage qui retrouve enfin sa noblesse de jeu, accompagné dans ce duo taiseux de Tye Sheridan (The Tree Of Life, Mud), un talent brut à suivre de près. Une fable moite, non sans rappeler le temps des western, où tension et misère régissent leurs lois.