Real, du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa, est un film empreint d’une SF réaliste proche de l’univers manga.
Le cinéaste signe à la fois une réflexion intéressante sur la frontière trouble entre illusion et réalité, tout en délivrant un soucieux travail sur la mémoire. Mais à trop brouiller les pistes, Real s’emmêle les pinceaux et reste en deçà des espérances.
Atsumi est une dessinatrice de mangas plongée dans un profond coma suite à son suicide raté. Son boyfriend Koichi est choisi par le corps médical pour la visiter durant son sommeil via un procédé révolutionnaire. L’interaction entre les deux amène de nouveaux questionnements et parvient difficilement à réveiller Atsumi.
Situé dans un futur proche, Real joue d’une partition au réalisme ambigu. Le quotidien de Koichi se confond à ses visites rêvées, seul moyen de communiquer avec la belle endormie. Les pistes s’emmêlent rapidement et lui-même peine à discerner la véracité des mondes.
Les deux acteurs baignent dans un univers blafard et fantomatique, entre l’appartement commun et l’île de leur enfance, tout les ramène inexorablement à des évènements oubliés et enfouis dans leur inconscient. Une direction vers laquelle se situent toutes leurs réponses.
Paradoxalement scotché au sol, le film plane peu et n’atteint pas les sommets attendus. A trop vouloir s’ancrer d’un réalisme sans véritable envergure, les 2h07 de films s’écoulent lentement. Ici, la SF n’est qu’un moyen, pas une fin, et il reste difficile de conserver des images marquantes du film.