L’attachant Robin Williams, travesti en vieille nanny, marque les années 90. Le film est adapté sur les planches, en chansons, pour de nouveaux éclats de rire. Une surprise qui surfe sur les recettes d’un succès !
Les portes de Broadway s’ouvrent pour Mrs. Doubtfire et ce n’est pas une énième blague du personnage ! La comédie familiale de Chris Columbus, à qui l’on doit l’adaptation du premier Harry Potter et de Maman, j’ai raté l’avion, revient sous une forme inattendue… Un musical ! Le film original est adapté sur les planches avec l’ambition d’en reprendre fidèlement la trame scénaristique. Daniel Hillard (Robin Williams), un père de famille puéril qui n’a aucun sens des responsabilités, est prêt à tout pour avoir la garde de ses trois enfants. Aidé par son frère prothésiste, Daniel va se grimer en Iphigénie Doubtfire, une parfaite gouvernante anglaise. Son travestissement lui permet de rester auprès de ses bambins et d’essayer indirectement de reconquérir son ex-femme (Sally Field) qui flirte avec Stuart Dunmeyer (Pierce Brosnan). Le film a remporté l’Oscar du Meilleur Maquillage en 1994. La même année, il reçoit deux Golden Globes : celui de la Meilleure Comédie et celui du Meilleur Acteur pour Robin Williams.
De quoi a-t-il l’air ?
Pour reprendre le plumeau, la production a choisi de donner la soubrette à Rob McClure. Inconnu au bataillon pour les français, cet acteur de théâtre a incarné Chaplin dans le spectacle du même nom et Adam de Beetlejuice. Aux côtés de la vedette, Jenn Gambatese incarne son ex épouse Miranda. Analise Scarpaci (Lydia), Jake Ryan Flynn (Christopher) et Avery Sell (Natalie) jouent leur progéniture. Une star de Broadway, Mark Evans, devient le beau et agaçant Dunmeyer qui courtise l’ex Madame Hillard.
Deux rôles créés pour l’événement s’ajoutent à la distribution principale : Wanda Sellner (Charity Angel Dawson) et André (J. Harrison Ghee). Pour l’heure, aucune indication n’a été apportée sur leur apport au récit. Le metteur en scène Jerry Zaks est un quadruple lauréat des Tony Awards, l’équivalent des Oscars pour le spectacle vivant. Les frères Kirkpatrick composent les paroles et la musique tandis que Lorin Latarro chorégraphie le tout. Le deuxième plus gros succès mondial de l’année 1993 débarque sur scène fin novembre, au théâtre de la 5th Avenue de Seattle. Le temps de quelques dates exceptionnelles avant d’envahir New York au printemps prochain ! La soirée d’ouverture est prévue pour le 5 avril mais la billetterie devrait, déjà, ouvrir dans les prochaines semaines.
Pourquoi on en rigole encore, vingt-cinq ans après ?
Mrs Doubtfire est considéré comme l’un des grands classiques de la comédie américaine. Robin Williams campe Daniel Hillard, un personnage fort et délirant. Les situations cocasses s’enchaînent avec verve. Déguisé en grand-mère, il s’illustre en jouant au football avec son fils ou en dansant avec un aspirateur sur Dude (Looks like a Lady) d’Aerosmith. Parfois sa virilité ressort malgré lui, comme lorsque la vieille dame à vélo qu’il est se met à dévisager une jolie femme en plein jogging. Ou lorsque, attaqué par un voleur, il émet des petits cris aigus avant d’empoigner son agresseur et de le menacer d’une voix grave : « Me touche pas, connard ! ». Les occasions de rire ne manquent pas, tout en abordant des sujets sérieux tels que le divorce, la famille, le travestissement et l’identité sexuelle. L’humour utilisé est totalement transgressif. Chris Colombus dépeint la dure réalité du divorce tout en trouvant la dose idéale entre humour et drame, situations drôles et émouvantes. Plus qu’une comédie, c’est une fable hollywoodienne qui se termine par une leçon de morale. Mrs Doubtfire est probablement le travestissement le plus célèbre de l’histoire du cinéma. N’en déplaise à Tootsie (1983) !