Après avoir épuisé son sujet avec des modulations plus ou moins ratées autour de l’univers Twilight (Les âmes vagabondes, Sublimes Créatures, The Mortal Instruments), c’est vers l’atmosphère plus bagarreuse d’une série comme Hunger Games que s’engage cette nouvelle saga pour jeunes adultes.
Une vision futuriste d’une société d’après-guerre déchue, scindée en plusieurs factions pour garder le contrôle et éviter la rechute, seul moyen efficace semble-t-il, pour se reconstruire durablement. Adapté du premier tome d’une trilogie à succès signée par la jeune romancière Veronica Roth, Divergente réalisé par Neil Burger (Limitless) a toutes les cartes en mains pour séduire une audience très ciblée. Des jeunes acteurs plein d’énergie, prêts à se battre dans un futur proche contre le pouvoir totalitaire en place pour imposer leur libre arbitre.
Teinté de réalisme, Divergente immerge son action dans une ville de Chicago restructurée et peu encline à recevoir les aspirations banales de jeunes adultes. Tout acte de transgression est répréhensible et s’épanouir hors du champs d’action imposé n’est pas vraiment autorisé non plus. Un enfer pour quiconque refuse de rentrer sans réfléchir dans une case. Autant de tourments adolescents réunis et un apprentissage express de la vie nécessaire à tout un chacun.
Pour l’histoire, à 16 ans Tris (impeccable Shailene Woodley) élevée dans une famille de faction altruiste doit choisir son appartenance propre après une série de tests déterminants. La jeune femme se retrouve vite face à un dilemme : son test d’aptitude n’est pas concluant, elle est Divergente et cumule les qualités de plusieurs factions. Une caractéristique rare qu’elle va devoir cacher au reste du monde, la société s’efforçant à se débarrasser des personnes comme elle, perçues comme des dangers. Un lourd secret qu’elle dissimule en intégrant après coup le clan des Audacieux, une faction combattante dans laquelle elle va s’endurcir.
Pas de retour en arrière possible, Divergente pousse de force les oisillons à quitter le nid, une méthode drastique à l’image des règles établies par le tout pouvoir. Un abandon qui encourage cette nouvelle saga à se salir davantage les mains qu’à l’accoutumée, une lutte où l’espoir réside pour une fois dans la différence. Des premiers émois à l’importance d’appartenir à un groupe, Divergente garantit une plongée moins prude dans l’univers jeune adulte. Alors si la sauce est un peu longue à prendre et l’affaire facile, découvrir Kate Winslet en figure hitlérienne et la bonne dose d’adrénaline déversée sur ce film suffiront à vous divertir.
À noter qu’une suite est déjà prévue et qu’elle s’intitulera « Insurgent », à suivre !