Un an avant sa sortie, prévue pour le 14 octobre 2020, le réalisateur Douglas Attal et son équipe (Pio Marmaï, Vimala Pons et Swann Arlaud) ont divulgué plusieurs indices sur leur film Comment je suis devenu super-héros au Comic Con Paris.
« Les héros, ça n’existe pas. Il y a que des loosers. Le bien, le mal, tout ça… Question de point de vue. Le pouvoir, c’est comme une forteresse. Ça se prend » clament les premiers mots du teaser… Un film de genre français, plus précisément de super-héros, est un exploit d’une rareté consternante dans l’industrie. Si bien que douze mois avant même son apparition en salles, Comment je suis devenu super-héros a le privilège d’intriguer et de s’offrir un bon buzz. Même si les financements ont été « longs et compliqués », le long-métrage est maintenant soutenu par un allié de taille : Warner Bros.
« Ils sont confrontés à une drogue qui circule dans tout Paris et permet à n’importe qui d’avoir des pouvoirs » – Douglas Attal.
Concernant le scénario, Douglas Attal a collaboré avec Gérald Bronner, auteur du roman éponyme : « Pour l’intrigue, on s’est pas mal éloignés du livre. On a essayé de rendre la chose encore plus singulière qu’elle ne l’était en poussant la dimension thriller dans le film. On a gardé la sève des personnages. Monté Carlo, joué par Benoît Poelvoorde, est resté un véritable fil conducteur durant toutes les versions du scénario, comme sa relation avec Moreau (Pio Marmaï) … » nous explique Attal, au sujet du travail d’adaptation. Le réalisateur poursuit en donnant les grandes lignes de sa production : « C’est un thriller fantastique teinté de pouvoirs. Le film est centré sur une affaire de Moreau et Schaltzmann, chargés d’enquêter sur des problèmes posés par des super-pouvoirs. Ils sont confrontés à une drogue qui circule dans tout Paris et permet à n’importe qui d’avoir des pouvoirs ».
Un casting d’acteurs confirmés qui se risquent à l’exercice de style
Les premières images sont empreintes de cette ambiance urbaine, de décors sombres : « L’idée était d’éviter un aspect carte postale de Paris et d’aller filmer dans des quartiers qu’on voit moins souvent au cinéma. On a beaucoup tourné dans le 18ème et 19ème arrondissement, des coins plus populaires, pour prendre à contre-pied les attentes qu’on peut avoir d’un film tourné dans la capitale » raconte Douglas Attal. Il avoue volontiers s’être inspiré de polars des années 70 ou du climat tendu de la série Engrenages et du film Polisse. Au cœur de cette histoire, il y a le personnage principal incarné par Pio Marmaï : « Moreau est un flic, un peu mou, qui travaille à la Brigade Nord de Paris et à qui il va arriver une quantité astronomique d’aventures, évidemment » annonce le comédien du Premier Jour du reste de ta vie et En liberté !. Sa partenaire est jouée par Vimala Pons (La Fille du 14 juillet, Les Garçons sauvages) : « Je suis la policière Cécile Schaltzmann, la major de promo, la bonne élève. Avec elle, on ne rigole pas ».
Swann Arlaud est le super-vilain de l’œuvre fantastique, un rôle qu’il a construit conjointement avec son réalisateur : « Naja est à l’initiative de la fabrication de cette drogue qui donne des super-pouvoirs. Business assez lucratif ! Je n’ai pas le droit de vous dire encore grand-chose mais un des enjeux du film est de savoir pourquoi et comment il fabrique cette drogue. Est-ce que c’est pour l’argent ou son but est-il autre ? » déclare l’acteur. Ce à quoi Attal ajoute une précision : « Il y a plusieurs drogues différentes qui procurent des facultés diverses. Dans le teaser, vous avez pu en voir un, le pouvoir du feu. Il y en a d’autres dans le film. La drogue est dangereuse et se propage au fur et à mesure ».
« Benoît Poelvoorde a gardé son costume pendant six mois, il ne voulait plus l’enlever, c’était presque inquiétant (rires) » – Douglas Attal.
Des super-héros made in France
À leurs côtés, deux acteurs appréciés du paysage cinématographique français. Benoît Poelvoorde et Leïla Bekhti incarnent des anciens super-héros qui croisent ce duo policier. Douglas Attal livre quelques anecdotes de préproduction : « Benoît (Monté Carlo) et Leïla (Callista) portent des costumes et des masques. Ils ont été conçus par l’artiste Aleksi Briclot, avec qui on a eu plusieurs discussions. La série Daredevil nous a pas mal inspirés pour le réalisme des créations. Par exemple, le manteau de Monté Carlo nous est apparu, dès le début, comme un élément évident. Comme il se téléporte, on trouvait ça chouette qu’il ait ce truc qui vole à chaque fois qu’il apparaît et disparaît ». Réticent à l’idée de vêtir une tenue particulière, Poelvoorde s’est pris d’affection pour son personnage : « Le jour des premiers essayages, il y a eu une sorte de libération. Il s’en est beaucoup amusé, il adorait le mettre même si quand il mettait le masque, il n’entendait pas grand-chose de ce que je lui disais. Il l’a gardé pendant six mois, il ne voulait plus l’enlever, c’était presque inquiétant (rires) » témoigne Attal.
« Faire un film de super-héros en France, c’est un pari audacieux. C’est une histoire à défendre et une aventure humainement assez dingue. En tant qu’acteur, je n’avais jamais été confronté à ça » – Pio Marmaï.
L’expérience du film, petit O.V.N.I de la production hexagonale, a enjoué son casting et Pio Marmaï en premier : « Faire un film de super-héros en France, c’est un pari audacieux. C’est une histoire à défendre et une aventure humainement assez dingue. En plus il y a des effets spéciaux qui imposent de faire des choses dont on n’a pas l’habitude. En tant qu’acteur, je n’avais jamais été confronté à ça ». Des propos partagés par son acolyte Swann Arlaud: « On a toujours tendance à jouer proche de ce qu’on est, des films où on ne peut pas se permettre de faire des caisses. Quand on a l’occasion d’être vraiment méchant, il faut la prendre. Il y a un tel plaisir à aller là-dedans. Je tiens à dire une chose sur la scène de la toupie : je l’ai faite pour de vrai. Et ça… C’est très, très méchant ! » dévoile-t-il fièrement, sous les applaudissements de l’auditoire.
Quel super-pouvoir aimeraient avoir les membres de l’équipe ?
Douglas Attal est un adepte des comics depuis l’enfance : « J’ai baigné dans les Batman de Tim Burton, les Superman avec Christopher Reeves et plus récemment, les Dark Knight de Christopher Nolan donc voir le logo Warner au début de la bande-annonce, c’est incroyable ». Des héros connus de tous qu’affectionne aussi Vimala Pons : « J’ai une obsession pour Batman, je trouve ça « crypto-philosophique ». Les super-héros sont comme des dieux. Les enfants jouent plus à être Batman qu’à être François Cluzet, par exemple (rires) ». Pio Marmaï, lui, ne semble pas d’accord avec les polémiques sur les films MCU : « Je suis un très bon spectateur des films de super-héros et un gros fan de John Wick. J’adore les flingues, j’adore les clébards. Tout ce qui touche aux animaux et aux pistolets, moi ça me parle. Si j’avais pu me faire un costume, ça aurait été une tête de pistolet et des jambes de chiens » plaisante-t-il.
À chacun, il leur est demandé de révéler le super-pouvoir qu’ils adoreraient avoir. L’invisibilité pour Swann Arlaud, la téléportation pour Douglas Attal, « le pouvoir de cicatrisation psychologique » annonce joliment Vimala Pons tandis que Marmaï amuse la galerie : « L’invisibilité mais avec le pouvoir d’intervenir dans le cerveau des gens, uniquement pour faire changer le cours de l’histoire. À savoir… Marignan, pour moi, c’était la bataille de trop ». Une fine équipe qui compte nous en mettre plein la vue, fin 2020 !