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Maléfique

Confiée au chef décorateur Robert Stromberg (Alice au Pays des Merveilles, Avatar), cette relecture du conte populaire « La belle au bois dormant » signe sa première réalisation mais aussi une prise de risque avisée.

Maléfique s’inspire moins des écrits de Charles Perrault que de ceux des frères Grimm publiés en 1812. Une interprétation où Maléfique (aussi appelée la fée Carabosse) prend le dessus, étoffant le récit à sa guise sans jouer simplement le fantôme d’une vilaine sorcière.

Jamais vraiment héros des films Disney, les vilains en sont pourtant les indispensables pépites sans lesquelles rien ne débute. Maléfique change en ce sens les règles du jeu et gagne en profondeur en déployant davantage sa part d’ombre. Minimisant l’intérêt pour l’innocence d’une princesse crédule au bénéfice du tempérament vengeur d’une fée aux ailes brisées.

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Méchante emblématique, Maléfique (Angelina Jolie) n’a pas toujours été celle que l’on connait. À force de trahison, de perte et de désillusions, celle qui fût autrefois une fée joyeuse répand aujourd’hui colère et noirceur. Un cœur de pierre éprit de vengeance qui ensorcèle à même son berceau la jeune princesse Aurore (Elle Fanning). Une héritière condamnée dont l’épée de Damocles promet de sceller, d’une manière ou d’une autre, l’avenir entre le monde des humains et le royaume de la forêt.

Maléfique s’offre pour son 55ème anniversaire, depuis la version animée de Disney en 1959,  un petit lifting. Une version live désenchantée où la figure paternelle et les bonnes fées sont décimés, s’attardant à pointer la noirceur en chacun et à revaloriser sa méchante fée aux multiples facettes. Un combat pour la justice exprimé par cette anti-héroïne et des libertés prises à la pelle. Dans un déluge d’effets visuels, Maléfique défend ses droits, imposant cornes et prothèses (fruit du travail du maquilleur Rick Baker, sept fois oscarisé). Une vision moins lisse et soutenable du conte qui n’échappe guère à la marchandisation (make-up MAC, collection enfants Stella McCartney) mais dont le seul plaisir de voir une Angelina Jolie exécrant les enfants est délectable.

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