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Les poings contre les murs

Les poings contre les murs ne passe pas par quatre chemins dans les couloirs pourtant tortueux d’une prison pour adultes, privilégiant la radicalité à la finesse et le ton bulldozer à la sérénade.

Le quartier des prisonniers dangereux est une pétaudière où se côtoient thérapeutes, geôliers et criminels. Condamné pour une peine longue, le jeune Eric (Jack O’Connell de la série Skins, mais aussi le film Eden Lake) se retrouve incarcéré dans une prison de haute surveillance pour adultes que Ben, son gangster de père, a investi depuis bien longtemps. Père et fils à nouveau réunit, quand l’un tente de protéger son fils de cet univers hostile, l’autre tête brûlée n’a que faire de ses conseils et réfute l’autorité paternelle.

Film interdit aux moins de douze ans car contenant des scènes aussi réalistes que choquantes, Les poings contre les murs s’élabore lentement, laissant mariner à sa guise le spectateur dans une ambiance sombre et délétère. Pas de salut pour la lie de la société qui, après s’être battue contre le système, doit faire face à un internement avec des règles pas moins délictueuses ni corruptibles.

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Chien fou sans repère, Eric ne jure que par le conflit et l’affrontement pour s’affirmer. Le réalisateur anglais David MacKenzie (Toy Boy, Perfect Sense) dresse le portrait d’un jeune homme dans l’impasse, à la jeunesse difficile et au pedigree familial peu encourageant. Une vision pessimiste où le bonheur ne semble pas pouvoir pénétrer les barreaux de la prison. Un enfermement destructeur et amplificateur, où la violence est légion et la survie quotidienne. Le système carcéral dévoile alors ses jours sombres et dans cet océan de malheur, seule la colère s’apaise de l’idéalisme d’un animateur.

Pas de happy end ni de rédemption dans l’univers carcéral pour le réalisateur David MacKenzie qui envisage la prison comme une voie sans issue. Un fatalisme de quasi tous les instants où la relation entre le père et le fils se pose en fil conducteur de ce séjour en taule. Une immersion réussit dans la brutalité de ces lieux bétonnés et sans véritable fenêtre ouverte vers l’extérieur, où se décrypte avec réalisme le langage des poings.

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