Le pari était risqué tant l’univers Lego est vaste et déjà bien marketé. Mais il ne fallait pas sous-estimer la force de frappe de ces petites briquettes et autres figurines jaune vif, qui au-delà de la jouer carte sur table en assumant une flopée de produits dérivés à ce film, assurent un réel spectacle.
La grande aventure Lego se révèle une épopée honnête, généreuse et sans précédent, draguant ouvertement petits et grands, conciliant créativité et dérision avec audace. Une particularité souvent uniquement, et à tort, attribuée aux productions Pixar ou DreamWorks. Aux commandes de ce vaste chantier, un duo de choc, Phil Lord et Chris Miller, deux habitués de la comédie (21 et 22 Jump Street, le pilote de Brooklyn Nine-Nine, Tempête de Boulettes Géantes, à la production de HIMYM…) qui vont réussir à dérider ces petites têtes en plastique.
Faisant le choix d’immerger le spectateur à la frontière de deux mondes, alternant prises de vue réelles avec des Lego (stop motion) et animation, il aura fallu pas moins de 15 millions de briques, personnages, décors et autres accessoires, mais surtout beaucoup d’huile de coude pour venir à bout de cette aventure. Un résultat bluffant loin de l’ordinaire traitement visuel accordé aux jouets, un rendu culotté, fourmillant de détails et un hommage frontal à ce célèbre jeu de construction.
Véritable succès au box-office outre-Atlantique, La grande aventure Lego use de propos aussi universels que ses égéries, et il ne serait pas étonnant d’imaginer le même carton dans nos contrées. Il est ainsi question d’imagination, de personnalité et de lâcher prise, ou encore de rêves bien trop souvent confinés et avortés. La rencontre avec Helmet, un lego standard qui se voit propulsé au rang de héros lorsqu’il trouve par le pur des hasards la pièce maîtresse d’une étrange prophétie visant à sauver le monde, va alors initier toutes ces réflexions.
La grande aventure Lego réouvre avec ruse la malle aux trésors, celle contenant nos souvenirs d’enfance et celle dans laquelle plus rien n’avait de limites. Un aplomb payant pour ces petites figurines de plastique éveillées avec soin et passion. Visuellement détonnant, le film assure le voyage et séduit sans jamais s’essouffler. Véritablement distrayant, le film respecte ses promesses, profitant d’une double lecture pour satisfaire petits et grands, assignant à chacun ses codes, usant de multiples références à la pop-culture, au cinéma et introduisant de nombreux guests.
La grande aventure Lego détruit pour mieux reconstruire et dévoile son royaume des possibles. Une ode à la créativité et au partage à voir assurément en famille !