Second volet de la trilogie, Hunger Games : L’embrasement continue après la victoire de Katniss et Peeta aux 24e Hunger Games. Nos deux héros reprennent du service pour une tournée triomphale dans les districts, alors que se profile une révolte que Panem et le President Snow tentent d’étouffer.
Le réalisateur du premier volet Gary Ross avait initialement confié la musique au tandem très prometteur Arcade Fire et Danny Elfman. Mécontent du résultat, il les débarqua au profit de James Newton Howard. Ce dernier composa un score en seulement 3 semaines, que Ross, décidément peu inspiré, coupa très largement dans le montage final (8 minutes sur les 45 écrites).
Francis Lawrence, réalisateur de ce nouvel opus, décide de jouer la continuité en conservant Howard, compositeur attitré de M. Night Shyamalan et de plusieurs gros succès (The Dark Knight, Incassable, King Kong). L’approche pour ce second volet reste la même : des touches d’effets et d’électronique, combinés aux envolées lyriques et romantiques dont le compositeur est capable avec un orchestre.
Le District de Katniss utilise une instrumentation aux accents tribaux ou orientaux : flûte, digeridoo, dulcimer, guitare acoustique, fiddle. On retrouve ces éléments dans les morceaux associés au district et à ses personnages (Katniss, Prim, The Tour, Introducing the tributes, I need you).
Katniss, personnage principal de l’histoire, bénéficie d’une choriste solo (Sunna Wehrmeijer). Son thème, introduit dans Katniss et I had to do that, prend une intensité plus dramatique avec un orchestre dans Katniss is chosen et dans Arena Crumbles. En revanche, la relation entre Katniss et Peeta possède un thème romantique quelconque pour mériter une vraie attention (Just friends, We’re a team, I need you). Tout au plus, une filiation rapide est faite entre We’re a team et Atlas, le (très) bon morceau original proposé par Coldplay dans le générique de fin.
Un mix d’électronique et d’orchestres accompagne tout ce qui a trait au pouvoir totalitaire de Panem. Une musique oppressante, inquiétante qui reproduit le malaise de cette société dans We have visitors, Fireworks et Let’s start notamment. Peacekeepers amène à ce titre un morceau percutant et rugueux, à l’image des Gardiens de la Paix. L’opulente capitale, dont le style est emprunté à la bourgeoisie européenne du XVIIIe siècle, est repris sous forme de valses (Daffodil Waltz, ou une pièce de Brahms conçue à l’origine pour le piano –Waltz in A opus 39 n°15).
La rebellion qui couve est représentée par une mélodie très simple de 2 notes très simple à la fin de The Tour et qu’on retrouve à la fin dans Good morning sweetheart. Dans Mockingjay graffiti, elle est appuyée par une marche militaire qui révèle les intentions du groupe de se faire connaître et de passer à l’action.
Enfin les Hunger Games, attrait principal du film et vecteur de l’intrigue, reprend l’hymne composé à l’origine par Arcade Fire (Horn of Plenty). Peut être le thème le plus marquant des films, on le retrouve très régulièrement dans le film mais James Newton Howard ne l’intègre absolument pas dans son score. Par contre, les morceaux durant les jeux soulignent plutôt efficacement les moments d’action et de tension (Let’s start, The Fog,Monkey Mutts, Arena Crumbles…). Des percussions et des cuivres sont effet plus présents, mélangés à l’électronique qui rappelle le contrôle des jeux par le gouvernement.
Alors que le premier volet avait dû être composé dans l’urgence, James Newton Howard n’a pas su tirer pleinement parti d’un temps plus large pour développer proprement ses idées. S’il apporte un score correspondant bien à un blockbuster de ce calibre, avec des moments percutants bien contrebalancés par des phrases plus dramatiques ou romantiques, il manque des thèmes vraiment marquants pour apporter durablement une identité au film et à la trilogie.