Adapté du livre éponyme de F. Scott Fitzgerald, considéré comme un grand classique de la littérature américaine, Gatsby Le Magnifique donnait ce mercredi le coup d’envoi du Festival de Cannes. Retour sur le nouveau film de Baz Luhrmann.
Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des moeurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool’ Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au coeur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d’absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.
Une adaptation intemporelle
L’oeuvre de F. Scott Fitzgerald n’en est pas à sa première adaptation cinématographique. On peut citer notamment les films de Herbert Brenon (1926) et de Jack Clayton (1976) avec Robert Redford et Mia Farrow. Évocation tragique et désabusée du rêve américain à travers le funeste destin de Jay Gatsby, ce livre aborde irrévocablement un sujet intemporel. Mais Baz Luhrmann ne se laisse pas impressionner. Après avoir donné un regard neuf sur l’œuvre shakespearienne de Roméo et Juliette, Baz Luhrmann nous propose une adaptation plus moderne de Gatsby Le Magnifique.
C’est ainsi que nous avançons, barques à contre-courant, sans cesse ramenés vers le passé. – Gatsby Le Magnifique
Pour illustrer l’intemporalité du thème abordé, le réalisateur n’a pas hésité à apporter une touche très moderne à la BO du film, à l’instar de Sofia Coppola pour son biopic sur Marie Antoinette. Anton Monsted, ami de longue date et double artistique, l’épaule dans le choix des musiques en donnant vie à ses idées. Comme il s’en amuse lui-même, Baz Luhrmann est passé de Jay Gatsby à Jay-Z. Le célèbre rappeur a collaboré avec de nombreux artistes tels que Beyoncé, The xx, Lana del Rey ou encore Florence + The Machine pour créer cette BO en forme de voyage dans le temps. La musique de Gatsby donne lieu à un anachronisme assumé, mélangeant ainsi les styles, entre jazz des années 1920 et sons pop.
Portrait d’une société dans l’excès
Dans un style typiquement baz-lurhmannien, le film nous plonge dans un univers faussement féerique. Château sorti tout droit de l’univers de Disney, alcools coulant à flot, fêtes excessives, effets 3D surréalistes, Gatsby Le Magnifique balance littéralement de la poudre aux yeux. Une superficialité assumée par le réalisateur, habitué aux démonstrations démesurées. Baz Luhrmann a ici pris délibérément le parti d’opter pour une approche surchargée de saturation de l’image, quite à l’alourdir.
«A little party never killed nobody»
“You think it’s too much? » nous demandera ce cher Gatsby. Pas quand on sait que le réalisateur utilise les hyperboles cinématographiques pour illustrer la frénésie bien réelle qu’a connue New-York dans les années 1920. Une « mascarade kaléidoscopique » sur la superficialité et l’opulence tape à l’oeil de l’époque dénoncée ouvertement dans ce film.
The Great Leo
Acteur majeur de sa génération, Leonardo DiCaprio, qui incarnait déjà le rôle principal dans l’adaptation shakespearienne de Baz Luhrmann, nous offre une fois de plus une interprétation captivante. Dans le rôle de Gatsby, DiCaprio parvient à donner vie à la personnalité extrêmement complexe de ce personnage pour le moins énigmatique. Par son talent d’acteur, DiCaprio porte toute la profondeur du film. Passant d’un état colérique presque névrotique à la tranquillité la plus totale, il incarne à la perfection ce mystérieux millionnaire.
“My life has got to be like this, it’s got to keep going up.”
Histoire terriblement tragique d’un homme guidé par un espoir fou, le film nous fait découvrir un personnage touchant, prêt à tout pour séduire la femme de ses rêves et se construire la vie qu’il a toujours souhaitée. Un homme dont la seule raison de vivre est cette lumière verte que l’on aperçoit à l’autre bout de la baie…
La note de CinemasLeClub.fr : ★★★★☆
Entre excès et légèreté, entre saturation visuelle et simplicité des sentiments, cette nouvelle adaptation de Gatsby Le Magnifique captive. À voir, pour redécouvrir ce récit tragique, apprécier le jeu d’acteur de Leonardo DiCaprio ou encore le stye si particulier de son réalisateur.
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