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Captain America, le Soldat de l’Hiver : critique de la BO

Une musique sans génie pour un héros étoilé.

2 ans après son épisode épique avec les Avengers, on retrouve Captain America au service du SHIELD, qui continue son adaptation au monde moderne. Joe et Anthony Russo, réalisateurs qui officient habituellement sur des séries (Community, Arrested Development) se lancent dans leur premier blockbuster et leur 4ème film.

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Pour la musique, Alan Silvestri laisse sa place à Henry Jackman, un fidèle lieutenant d’Hans Zimmer au studio Remote Control Productions. Son approche consiste principalement à accompagner cette phase de transition du Captain dans le XXIe siècle, avec une musique moins orchestrale, moins militaire et plus électronique. Si l’idée de départ est plutôt intéressante, dans les faits, la BO souffre des habituelles faiblesses qu’on retrouve dans tous les travaux de Jackman et de son mentor Zimmer. À savoir la réinvention de la roue, en moins bien.

Il y avait un excellent thème pour Steve Rogers/Captain America dans le premier film. Il symbolisait parfaitement le militaire de la seconde Guerre Mondiale devenu un super-héros. La mélodie avait été réutilisée dans Avengers, et même reprise par Brian Tyler dans Thor : Le Monde des Ténèbres.

Ici, tout a été refait de zéro et simplifié à 2 notes de cuivres, le tout accompagné d’un ostinato de violons (Lemurian Star, Time to Suit Up, Countdown). Qui plus est, ce thème rappelle très fortement l’approche simpliste du Batman de Christopher Nolan, et perd donc au passage toute identité distincte. Il reste cependant quelques petits rappels de l’héritage du premier film, comme la fin de Project Insight, The Smithsonian, ou encore Alexander Pierce. Les morceaux ont une instrumentation un peu plus complexe et rappellent de quoi est capable le compositeur.

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L’électronique, souvent un symbole du rapport humain/technologie, représente le personnage du Soldat de l’Hiver. Un thème très synthétique, fait de basses et de percussions, avec des sons plaintifs pleins d’effets assez pénibles à écouter (The Winter Soldier, The Causeway). Dans ce contexte il manque cruellement un aspect plus orchestral pour montrer que le personnage est encore humain.

Tout au long du film, la musique réutilise à intervalles réguliers des échantillons ou des plans déjà trouvés une bonne centaine de fois dans d’autres productions du studio. Lemurian Star rappelle fortement Mombasa d’Inception. Ici encore, question identité, on est très loin du compte.

Le reste remplit sa mission en faisant le minimum syndical. Des moments d’actions (Fury, Into The Fray, Countdown), entrecoupés de moments d’ambiance (Fallen, An Old Friend, Frozen in Time, Hydra, Natasha). Enfin, une fois évacués les trois principaux protagonistes (Captain America, Soldat de l’Hiver, Alexander Pierce), il ne reste aucun thème clair pour les autres personnages.

Henry Jackman offre un score passable pour un film héroïque, en contrastant suffisamment les scènes de calme ou d’action. Mais l’absence d’une identité musicale mémorable pour ses personnages, la facilité dans la composition, en font une partition interchangeable avec n’importe quel autre film de super-héros moderne.

Marvel n’a jamais brillé par la cohérence dans la direction musicale de sa franchise. Malgré tout, les derniers films commençaient à montrer de la continuité et des scores solides sous l’impulsion de bons compositeurs (Alan Silvestri, Bryan Tyler). Ce second Captain America vient gâcher un peu la fête en retombant dans la facilité, en espérant que ce ne soit qu’un accident de parcours.

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