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Blue Ruin

Thriller indépendant présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 2013, Blue Ruin suit la vengeance maladroite d’un homme aussi solitaire que déboussolé.

Second film de l’américain Jeremy Saulnier, qui a fait ses armes en tant que chef opérateur et dont la première réalisation était la comédie horrifique Murder Party, Blue Ruin s’éloigne du cinéma d’horreur pour se nicher quelque part entre un thriller, une tragédie et un drame familial. Aussi libre que son sujet, le scénario s’affranchit des codes et distille à sa guise des pointes d’humour noir, du gore voire du road-movie dans le film.

Avec un budget serré, l’avenir de Blue Ruin s’est joué de débrouilles et de solidarité. Dwight, le personnage central du film (Macon Blair) n’est autre que le meilleur ami d’enfance du réalisateur et certaines maisons familiales ont servi de décors à cette histoire. Un tournage sur les pas de ces deux copains de toujours à l’image du voyage entamé en solo par Dwight, sur les routes de son passé.

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Sous l’apparat d’un vagabond mutique, Dwight, un homme ordinaire qui a perdu pied suite à un traumatisme passé, tente de survivre à bord d’une vieille épave bleue. Avec sa voiture rouillée lui servant de toit, Dwight vit volontairement en marge, refusant de faire un deuil pourtant nécessaire. Lorsqu’il apprend la libération d’un meurtrier, Dwight décide de partir en chasse et de venger sa famille. Une décision qui va l’entraîner dans une spirale de violence, sans retour en arrière possible.

Aussi juste que réaliste, Blue Ruin signe une très belle seconde réalisation pour Jeremy Saulnier, laissant de grands espoirs pour la suite. Pointilleux sur ses images, la vendetta de ce justicier improvisé a des airs de portraits secs mais flatteurs d’une Amérique profonde. Une balade plaisante à bord d’une épave bleue et le récit d’un écorché vif enchaînant les bourdes, non sans rappeler les anti-héros iconiques des films des frères Coen. Blue Ruin distribue les coups et assure brillamment les présentations avec cet assassin au grand cœur, aussi incompétent qu’attachant, mais sûrement trop peu bavard.

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