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Jack et la Mécanique du Cœur : critique de la bande-originale

Jack et la Mécanique du Cœur est à l’origine un conte musical de Mathias Malzieu et de son groupe Dionysos.

Un livre et un album-concept, sortis en 2007, racontent l’histoire d’un petit garçon né en Écosse avec un cœur gelé, le jour le plus froid du monde. Une horloge est alors greffée à la place de son cœur, avec l’interdiction de tomber amoureux pour ne pas faire exploser le mécanisme. Mais la rencontre avec la jeune chanteuse Miss Acacia va changer sa vie.

Le CD de la bande originale reprend la musique faite 6 ans avant le film, dont plusieurs titres tournent à la radio. Les morceaux d’origine n’accompagnent que des passages importants de l’histoire, et quelques compositions supplémentaires ont été écrites pour le film. Malgré tout, on sent que le film suit plus le fil conducteur de l’album que de l’histoire. Les fans de Dionysos retrouveront tout de même musicalement ce qui fait l’univers du groupe : un patchwork de pop, de rock, d’instruments divers et d’échantillons sonores.

A l’instar de Danny Elfman, compositeur attitré de Tim Burton, les mélodies ont été imaginées avec des thèmes pour les principaux personnages.

Ceux de Madeleine et de Jack montrent des influences de L’étrange Noël de Monsieur Jack ou Edward aux Mains d’Argent. Le thème de Madeleine démarre le film, joué avec une boite à musique dans Thème de Madeleine, et continué en version plus rock dans Le Jour le plus froid du Monde. On le retrouve un peu plus tard décliné en version minimale avec un ukulélé dans Les Trois Lois.Miss Acacia, alias Olivia Ruiz entre en scène dans Flamme à Lunettes, un duo accompagné d’un ukulélé et qui prend une tournure romantique sur la fin du morceau. 2 titres sont également repris de la version espagnole de La Femme Chocolat (La Chica Chocolate) pour les scènes en Andalousie où elle chante.

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Le caractère sombre de Joe est souligné efficacement par deux notes de cuivres (Thème de Joe, Le retour de Joe). Son anniversaire est un Happy Birthday remanié pour coller à la mélodie du personnage.

George Méliès a un thème joué à l’orgue qui est la mélodie principale du hit L’homme sans trucage, après avoir été présenté rapidement dans Thème de Méliès. C’est un mélange qui emprunte au western spaghetti (orgue, banjo, cloches, quelques notes de guitare électrique) et revendique son inspiration du côté d‘Ennio Morricone. On retrouve aussi cette similitude aussi dans la rivalité entre Jack et Joe dans L’Ecole de Joe : les chœurs rappellent ceux du film Le bon, la Brute et le Truand.

Cependant, le choix de Grand Corps Malade, s’il était pertinent en 2007, est en décalage total avec le film, le slam étant déjà un style qui est reparti dans l’anonymat et donc un parti pris risqué. De plus, sa prestation comme acteur, très moyenne, n’aide pas à convaincre de sa présence dans le film.

Ensuite, là où tous les films d’animation modernes utilisent un orchestre, et de la pop adoucie comme chez Disney, la musique du groupe est à contre-courant de tout ce qui se fait actuellement. C’est bien dommage, car un compositeur aurait pu apporter du liant avec des arrangements, pour rendre un peu plus accessible et cohérent l’univers aux néophytes, et renforcer un peu plus la filiation poético-gothique avec Tim Burton.

Le groupe et Mathias Malzieu n’ont pas voulu transiger sur leur vision artistique, et c’est tout à leur honneur. Mais à moins d’être déjà un fan converti du groupe et de son entourage, vous risquez de rester à la porte d’entrée.

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