12 Years a Slave est le film évènement de 2013 aux US. Situé en 1841, il raconte l’histoire vraie de Solomon Northup, homme libre de Saratoga qui va être drogué et emmené contre son gré à la Nouvelle Orléans, où il sera esclave pendant 12 ans dans une plantation de coton.
La BO officiellement sortie en CD/MP3 est composée de morceaux originaux, notamment de John Legend ou Tim Fain. La bande originale “orchestrale” a quant à elle été confiée à Hans Zimmer, dont la tâche est de donner du liant au film entre les différentes chansons apportées par les artistes. Seuls 2 morceaux du compositeur apparaissent sur cet album, mais il existe un album de 39 minutes présenté en compétition aux Oscars avec l’intégralité du score.
La suite proposée tourne autour autour de Solomon dont le thème est décliné tout au long du film. Il représente sa liberté perdue et le long périple qui lui permettra de la retrouver 12 ans plus tard. D’abord un souvenir lointain de sa vie libre, il est joué pendant une partie de l’album par des violons aigus et lointains (Main theme, Saratoga flashback, Eliza flashback). Il prend du corps au fur et à mesure dans le dernier tiers pour aboutir à une version avec des violons plus graves et un hautbois (Soap, A free man, Nothing to forgive – End credits).
Mélodiquement le thème est une version réarrangée de Time, un morceau d’Inception. Hans Zimmer aura donc réussi le tour de force de recycler les musiques du film de Christopher Nolan dans pas moins de 3 compositions cette année, si on ajoute Rush etThe Lone Ranger.
Des mélodies secondaires amènent de l’intensité dramatique et soulignent les peurs et les inquiétudes du personnage.
Preparing to travel le fait avec un son éthéré et inquiétant, Solomon ne sachant pas ce qui va lui arriver, Time passing sequence avec des violons dissonants lointains, tout comme Judge Yarney‘s Ball.
Boat trip to New Orleans offre ce style très particulier de Zimmer fait de percussions musclées – métalliques ou peaux – et un son grave de hautbois qui rappelle un bateau. C’est presque une autoparodie tant le compositeur est moqué pour l’utilisation de ce son.
Le seul morceau mémorable ne fait que 26 secondes et figure sur la BO officielle (Arrival to Washington). Une valse d’époque avec un violoncelle, sans bruitage, sans réminiscences de Batman ni Inception. Malheureusement on a à peine le temps de l’apprécier qu’il est déjà fini.
Pour finir, deux morceaux de bruitages totalement inutiles pour le score : River Rafting Claps comporte 1:20 de frappes dans les mains, tandis que Escape sequence comporte 1:00 de wood-block.
Une histoire qui parle d’esclavage, de retrouver sa liberté perdue, aurait de quoi inspirer bien des compositeurs. Mais pas Hans Zimmer qui a une fois de plus fait parler sa légendaire fainéantise et sa facilité.
Le thème principal est repompé d’Inception sans aucune subtilité. Et sur le travail fait autour des personnages, là encore, Hans Zimmer n’offre aucun relief : progression limitée du thème de Solomon, pas d’approche claire pour les personnages secondaires, et des bruitages inutiles. On obtient au final une musique d’ambiance, sans caractère, qui arrive à être systématiquement éclipsée par les très bons morceaux des autres artistes, bien plus inspirés. C’est le prix à payer pour un compositeur qui préfère la quantité (7 BO sur 2013 !) à la qualité.
Note de la B.O. ★★☆☆☆